une traversée de prairie

L’endroit était calme, uniquement bercé par le chant de la rivière qui s’écoulait.

Vargardya s’avançait lentement le long de l’eau. Les herbes hautes lui cachaient la vue de ses pieds et son bâton se prenait parfois dans les nœuds d’herbe tressée…

Son esprit papillonnait entre les souvenirs de sa jeunesse en ces lieux et l’admiration à la vue de chaque insecte rencontré.

Elle s’immobilisa quelques instants, appuyée sur son bâton pour regarder les ébats de deux libellules.

Elle avait vu mille fois ce spectacle virevoltant et gracieux qu’était la parade nuptiale de ces insectes ; mais son admiration était toujours aussi forte.

Elle avait le sentiment d’avoir vécu cent vies entre le premier spectacle vu avec ses yeux d’enfant et le spectacle d’aujourd’hui. Pourtant le rituel était le même. Combien de générations de libellules l’avait perpétué sans en changer une seule note, alors qu’elle, elle avait vieilli et avait changée tant de fois d’avis sur sa propre façon de vivre et de voir les choses…

Elle regarda aux alentours pour s’assurer d’être toujours seule… Il fallait continuer et avancer, l’atelier de l’herboriste était sur l’autre rive…

Elle fixa les libellules :

« Mes belles amies… Je suis trop vieille pour marcher aussi longtemps, trop faible pour nager ; que votre vol céleste m’inspire la légèreté de toute créature dans l’univers… Que suis-je face aux montagnes… Même pas un grain de sable… Que votre vol céleste m’inspire la légèreté de toute créature face à l’univers… »

Elle s’avança vers le bord de l’eau. Ses cheveux poussés par le souffle de l’air de la rivière s’élevèrent .Elle s’avança au dessus de l’eau, marchant de son pas le plus léger et finit par reprendre pieds sur l’autre rive. Elle se retourna vers les libellules insouciantes et les remercia d’un large sourire aux dents jaunies …

Les insectes toujours dans leurs ébats s’éloignèrent de la rivière.

Appuyée lourdement sur son bâton, elle prit une longue inspiration et reprit sa marche forcée.

L’atelier de l’herboriste était encore loin pour ses vieilles jambes et la lumière du jour décroissante, elle devait continuer pour arriver avant la nuit.

Toujours à proximité de la vielle femme, la Drala invisible au commun des mortel sautilla gaiement dans les hautes herbes de la rive Sud, coursant un papillon bleu ciel, avant de la précéder d'un pas feutré sur la surface de l'eau où ses petites pattes félines laissèrent des ronds mouvants, seul indice visible de sa présence. Arrivée sur l'autre rive, les hautes herbes masquaient son corps de chat ne laissant visible que son buste de petite femmes à la crinière blond vénitien et sa longue queue dressée orange à l'extrémité rouge. Elle s'amusa à effleurer la pointe des graminées du plat de sa main droite tandis qu'elle jouait avec ses cheveux de l'autre en attendant Vargardya. Elle repartit devant elle en gambadant dès que celle-ci eut reprit son souffle et sa marche.

Tu ne peux espérer que la libellule "te parle" mais mais tu ne peux pas décider seule si elle le fait ou non. Idem pour les signes du ciel. Ni si tu entends/comprends ce qu'elle/il dirait. Du reste c'est plutôt le travail des Drull ce genre de choses en ce monde. Ou de la narration qui peut venir ajouter à ton RP que "tu pressens quelque chose". Ce genre de faits doivent avoir l'aval d'un MJ et faire l'objet d'un jet de dé pour voir si tu réussis ce que tu voudrait. Dans ce cas il faut donc que tu postes uniquement ce qui est de ton ressort, et MP un MJ pour lui expliquer le reste et qu'il s'occupe de la résolution.

Le membre 'Admin' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

Action: intuition, (QS) pour voir "si tu sens que quelque chose va perturber ton quotidien". Difficulté: difficile, faire <= à 33 pour réussir. 1d100' : 80 - 25 (bonus de don et capacités SP) - 10 (bonus QS) = 40. Résultat: echec. Résolution:

La jeune prêtresse sonda le ciel à la recherche d'un signe qui lui indiquerait si cette journée lui serait favorable ou non, mais elle ne perçut rien de flagrant. Tantôt une chose semblait lui dire que oui, cette journée serait particulière, tantôt une autre lui disait, non, tu te fais des idées, tout sera des plus ordinaire...

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Action: méditer/calme mental, ouverture-lâcher prise, (QS) coût: 0, difficulté: moyenne. faire <= à 50. 1d100' : 22 - 25 (bonus don/savoir) - 10 (bonus QS) = -13 . Résultat: Réussite exceptionnelle. => tu gagnes +3 en méditation et 60PS (2x30)

Ninka une fois installée sur sa souche se sentit particulièrement bien, et parvint à laisser passer ses pensées sans plus leur accorder aucune attention. Une fois n'est pas coutume, exceptionnellement inspirée, elle parvint cette fois-ci à se plonger dans une méditation très profonde, au point que son esprit se retrouva bientôt aussi pur et clair que du cristal, et son attention toute entière présente à la seconde précise de l'instant. Dans un tel état nul doute que si quelque chose arrivait de particulier, elle en aurait conscience, même une chose ténue et secrète. Elle en ressenti une grande paix mêlée de la joie sincère d'être tout simplement pleinement là où elle était, ici et maintenant. rien ne lui manquait, rien n'était en trop. Tout était parfait.

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Action : Perception de la présence, de l'approche de la vieille femme (Vargardya)(QP QS). coût: 0. difficulté difficile: faire <= à 33. 1d100' : 93 - 25 (bonus don/savoir) - 10 (ajustement QS) - 40 (bonus généré par l'état de méditation très profond) = 22. Résultat: Réussite.

Parfaitement présente à l'instant comme elle l'était, l'esprit clair comme de l'eau pure, et calme comme un lac de montagne, et le cœur grand ouvert au chant du Monde qui l'entourait, Ninka devint comme une caisse de résonance dans laquelle viendrait vibrer tout ce qui se passait dans les environs. Ainsi, bientôt, elle perçut nettement qu'à quelques pas d'où elle se trouvait, la Nature et les êtres vivants ressentaient tous une grande sérénité et une grande joie inexplicable. C'était comme si un vent merveilleux de gratitude et de bienveillance soufflait non loin d'ici. Assurément, il se passait là-bas quelque chose d'exceptionnel qu'elle n'avait encore jamais vu. Cet instant et cette perception la marqua profondément. Encore toute éveillée par sa méditation, elle rouvrit les yeux et sut sans hésiter vers où se diriger. Elle savait qu'elle allait découvrir quelque chose d'eceptionnel...

Pendant que la prêtresse méditait à la perfection, du côté de la vieille femme l'événement eut évidemment quelques répercussions. En effet, Vargardya sentit bel et bien cette présence humaine à l'esprit ouvert, et la joie qui l'envahit peut après, mais sans y prêter plus attention que ça, puisque somme toute, cet état lui paraissait "normal" pour un humain, et que, dans le même temps, elle sentait aussi la présence et l'état émotionnel de chaque animal, chaque insecte, et peut-être même des plante. Par contre la Drala qui gambadait devant elle se figea net sur place à l'instant où l'esprit et le cœur de Ninka s'ouvrirent au Monde pour le laisser résonner en elle. La petite centaure féline fit demi tour presto et accourut près de la vielle femme, où elle se hissa sur ses pattes arrières afin de lui murmurer quelques chose à l'oreille.

Ceci fait elle se remit à gambader après un papillon comme si de rien était. Si la vieille avait une question, elle la lirait dans ses pensées.

A l'instant où Ninka aperçut la Drala, celle-ci se figea net, sachant dores et déjà que la prêtresse l'avait vue. Chose rare parmi les humains. Elle resta plantée où elle était un instant sans bouger, sa queue s'agitant comme celle d'un chat, en fixant avec bienveillance l'endroit de son coeur, un expression rêveuse sur la figure. Puis son regard remonta jusqu'à ses yeux où elle soutint le regard de l'alchimiste quelques secondes avec un petit sourire malicieux et complice...

Le regard de la drala était espiègle et profond à la fois, tout comme son sourire mutin. Et bientôt Ninka eut l'intuition qu'elle et la Déesse se connaissaient depuis toujours intimement, en plus d'avoir la certitude que Tikal l'aimait infiniment. Mais... elle sentit aussi que l'Amour immense contenu derrière ce regard et ce sourire était totalement respectueux de sa volonté propre. C'était de l'Amour sans condition aucune. Tikal ne l'aimait pas pour une raison précise, ni ne souhaitait rien pour elle. Elle la laissait totalement libre. Du moins c'est ce qu'il lui sembla entrevoir dans le regard de l’apparition divine, qui finit par se détourner pour fixer un papillon bleu ciel voletant là. Il vint se poser sur sa petite main rouge quand la Drala la leva. Comme si ce geste était une invitation qu'il acceptait. Elle le respira comme on hume une fleur, les yeux clos. Il en écarta les ailes à l'horizontal. Puis elle les rouvrit en fixant la prêtresse droit dans les yeux, toujours avec son petit sourire mutin. Là elle donna un petit coup de poignet et le paillon reprit son vol... En direction de Ninka. Il tournoya autour d'elle instant, avant de s'agiter devant ses yeux et soudain.... se poser sur son tatouage frontal où il resta immobile. Quand Ninka malgré ce spectacle étonnant jeta une nouvelle fois un coup d'oeil en direction de la Drala, celle-ci avait disparue, la laissant seule... Mais... dans l'axe de son regard, là bas au loin, une silhouette minuscule avançait, courbée, vers le Nord. Ninka comprit que sans cette disparition soudaine, avec le jour qui commençait à décliner, elle n'aurait jamais repéré la silhouette... Qui cela pouvait-il bien être ? Et où allait-elle?

Derrière la silhouette lointaine de la vielle femme, bientôt mangée par l'obscurité de la nuit, s'élevaient imposantes et majestueuses, les pentes du grand volcan, escaladées par la jungle vert sombre qui contrastait avec le jaune pâle des prairies. Au-delà, dans ce ciel d'Ouest qui s'assombrissait nettement, s'allumaient déjà les premières étoiles. Le rire moqueur d'un ptéromaril passant au dessus de la prêtresse se fit entendre, fort et clair, comme pour confirmer ses craintes. Ou était-ce pour railler sa vaine méfiance ? A cet instant retentit le tintamarre formidable des milliers de grenouilles du marais de l'Estuaire qui se mirent à croasser à tue-tête. Une brise tiédie par la longue journée d'été ensoleillée qui s'achevait agitaient par bourrasques apaisantes les hautes herbes, tandis que dans le dos de la prêtresse à l'Est, le ciel offrait le spectacle grandiose d'un magnifique coucher de soleil. Au Nord, effleurant l'horizon orangé apparut un mince croissant de lune doré. Dans une demie heure il ferait nuit. Et la hutte de l'herboriste était encore loin. D'où elle était, Ninka savait qu'il lui restait encore la rivière du Volcan à traverser pour l'atteindre.